Fédération Française de la Cordonnerie Multiservice

Les vieilles revues

Il arrive que consultant une revue du temps passé, nous y trouvions des informations jadis communes mais qui en ce XXI ème siècle revêtent une importance ou plus exactement vous suggèreront quelques réflexions.

La revue « CHAUSSER » numéro spécial été 1947 est particulièrement intéressante, en dehors du fait que votre serviteur soit né en cette fin d’année. Pour la circonstance je vais remonter le temps pour visiter la FOIRE DE PARIS avec vous.

Cette année là, la FOIRE DE PARIS comme à son habitude, attire le badaud. Au carrefour de ses nombreuses allées parmi les nouveautés ménagères, du sempiternel ouvre-boîte miracle à la nouvelle encaustique qui ne sent pas ou le super aspirateur à aspiration verticale,  quelques stands  interpellent le bouif que je suis : le stand des bottiers.

Plus d’une cinquantaine de bottiers parisiens et de la province exposent leurs œuvres, je devrais dire leur chef d’œuvre.  C’est fastidieux, mais je les cite quand même, je suis certains que les plus anciens du métier reconnaîtront certains noms, peut-être même ont-ils connu ces artistes.

Mrs Ardhuin (médailles d’or) ; Bourlivy, Brouta, Capobianco, Choquart, Codre, Constantis, Coréano, Denise (Président de la Fédération Nationale des Bottiers de France), Deschamps, Dewals, Drettas (Vice Président de la Chambre Syndicale des Bottiers de Paris et Président de l’Entente Professionnelle de le Haute-Botterie-Création), Elie, Gèle, Georgette, Gilbert, Graciosa, Gresy, Gougaud, Kagopian dit « Hago », Laure ; Léandre, Maniatis, Mouracian, Neuvenhysen (médaille d’argent), Oréa, Osanian, Perros (médailles d’or) , Plouin, Richomme, Robert, Télinge, Treich et Vacinay  de PARIS.

La province ne fut pas en reste, Mrs Bourineau de Biarritz, Brousse de Bordeaux, Cobo de Pau, Delafosse de Crépy-en-Valois, Fischer de Fontainebleau, Gonera de Matigny, G’Sell de Nancy (Président du Syndicat des Bottiers Isolés), Gressier de Roubaix, Guillois Louis de Saumur, Iseppi de Metz, Lamy de Troyes, Margiotta de Saint-Giron, Nicol de Lille, Perrault de Tours (médaille de bronze), Sabre de Dijon, Lalot de Biarritz et Raiz de Lille (médaille de bronze) la représentèrent avec brio.


Escarpin en chevreau rouge, bord de tige passepoilé. Le talon représente une feuille de trèfle à sa base.
Emile CHATELIER 1947

Mrs. Victor PERROUIN et Emile CHATELIER, de NANTES étaient là aussi. M. CHATELIER avec qui j’ai eu le privilège d’entretenir d’excellents rapports professionnels puisqu’il fut Président du jury d’examen en podo-orthèse, et reçu une médaille d’argent en récompense pour la qualité de son travail.


Escarpin en antilope velours vert. Chaque pièce de la tige est passepoilée en chevreau glacé.  
La semelle est légèrement abîmée, le talon est de toute beauté.
Emile CHATELIER  médaille d’argent à la foire de PARIS  de 1947.

Le patin domine de sa hauteur la mode féminine d’après guerre, fini les restrictions, le cuir n’est plus réquisitionné. Les bottiers donnent libre cours à leur imagination. Les talons se font originaux, avec deux, trois quatre, voire six facettes comme ce modèle ci-dessous nécessitant dextérité et prouesse technique pour l’artiste qui le réalise.


Escarpin en chevreau bleu et passepoil beige. Un patin avec 5 incrustations en chevreau beige  rehausse le soulier.  
Le talon est garni d’une bande en chevreau beige de chaque coté, l’arrière forme 2 arrondis qui se rejoignent au centre.
Emile CHATELIER  1947.

De cette époque nantaise, je n’ai pu récupérer que les photos de ces souliers d’Emile CHATELIER grâce à la complaisance de ses héritiers et une paire de bottines en chevreau noir de Victor PERROUIN bottier 10, rue Voltaire à Nantes, commande de l’épouse d’un célèbre avocat nantais.

Ne trouvez-vous pas que ces revues sont inestimables, elles sont les témoins du glorieux passé de notre profession.  
Elles sont rares, parce qu'enfouies dans des cartons poussiéreux au fond du grenier du grand père, elles iront à la décharge quand l’heure des partages, toujours trop tôt, arrive.
Ainsi seront oubliées les riches heures de notre patrimoine professionnel !!!
Oh, vous réagissez, je suis en accord avec vous, c’est honteux, il faut conserver ses trésors. 

Vous souhaitez vous en séparer, oubliez la décharge, vous désirez les conserver vous-même, acceptez-vous de nous les prêter ?
Si oui: donnez vos coordonnées à la FFCM : federation.cordonnerie@gmail.com 01.42.08.47.50 ou à marcel.tessier4@wanadoo.fr